A partir d’aujourd’hui, la planète vit à crédit

Publié le par evergreenstate

A partir d’aujourd’hui, la planète vit à crédit

 

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Comment sensibiliser le public aux enjeux environnementaux cruciaux sans passer pour l’éternel rabat-joie de service ? C’est la question que se posent quotidiennement les écologistes. L’une des solutions : simplifier la complexité des problèmes en diffusant un message de communication global et percutant.

 

C’est le but du “Jour du dépassement” (Earth Overshoot Day), qui tombe cette année ce samedi 21 août. Calculé tous les ans par l’ONG Global Footprint Network, il a pour but de déterminer le moment où l’humanité vit à crédit, après avoir consommé la quantité de ressources naturelles que la nature peut produire en une année.

 

“Il aura fallu moins de neuf mois pour épuiser le budget écologique de l’année 2010. Si vous dépensez votre budget annuel en neuf mois, vous allez probablement être extrêmement inquiet : la situation n’est pas moins grave quand il s’agit de notre budget écologique”, alerte  le président de l’ONG, Mathis Wackernagel. Pour inverser la tendance, il n’y a qu’une solution, selon l’écologiste : “Arriver à ce que la population mondiale commence à décroître. Les gens pensent que ce serait terrible. Pour nous ce serait en fait un avantage économique. C’est un choix mais on n’en veut pas encore.”

 

En 1960, la planète consommait seulement la moitié de ses ressources. A partir de 1987 - date à laquelle a été publié le rapport Brundtland sur le développement durable - le rapport entre la consommation mondiale et la biocapacité s’est inversé et ne cesse de se réduire depuis. Les hommes consomment aujourd’hui 50 % de ressources naturelles de plus qu’il y a trente ans, avec environ 60 milliards de tonnes de matières premières par an, d’après un rapport des Amis de la Terre.

 

En 2009, le Jour du dépassement avait été fixé au 25 septembre, soit un mois plus tard que cette année. Mais on ne peut pour autant pas en conclure que notre consommation a à ce point augmenté en un an, a expliqué Mathis Wackernagel. “C’est juste que cette année, on a révisé toutes nos données et on s’est rendu compte que jusqu’ici, on avait surestimé la productivité des forêts et des pâturages : en clair, on avait exagéré la capacité de la Terre à se régénérer et à absorber nos excès.”

 

Si ce message se révèle plutôt efficace, il pose toutefois la question de la méthode de calcul pour parvenir à un jour si précis, en englobant des problèmes aussi divers que la destruction des forêts primaires, la fonte des glaciers ou le déclin de la biodiversité. La solution, selon l’ONG, réside dans la notion d’“hectare global”. Cette unité, qui sert aussi de base à la définition d’empreinte écologique, représente la biocapacité d’un hectare moyen, à savoir un hectare avec une capacité de production de ressources et d’absorption de déchets correspondant à la moyenne mondiale.

 

Comme elle l’explique, l’ONG utilise plus de 5 400 données de 200 pays, mises à jour chaque année et provenant d’organismes internationaux reconnus (FAO, division des statistiques de l’Onu, GIEC ou encore Agence internationale de l’énergie).

 

Publié dans écologie

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