Pour la science "Sauvons les abeilles"

Publié le par evergreenstate

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et si les abeilles disparaissaient ?


 

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ECOSYSTÈMES :
et si les abeilles disparaissaient ?

 

Au-delà des polémiques autour de certains insecticides (retrait du Régent de la firme BASF, et du Gaucho sur maïs de Bayer), Science actualités a cherché à comprendre ce qui se passait réellement sur la « planète des abeilles » en donnant la parole aux experts et aux éleveurs d’abeilles, les apiculteurs.

Quand les abeilles ne font plus leur miel…

 Apis melifera , l'abeille la plus courante dans le monde entier
 
Apis melifera, l'abeille la plus courante dans le monde entier
© Inra
 
L’histoire des abeilles accompagne celle de l’homme. Depuis l’aube de l’humanité, l’homme en savoure le miel. Aujourd’hui le nectar se fait rare car les abeilles sont malades. Depuis une trentaine d’années, en France, les populations d’abeilles diminuent, se fragilisent. Désigné coupable : l’homme avec la surexploitation industrielle de la nature, l’ajout inconsidéré de produits chimiques pour produire, mieux, plus. Le « plus » s’est transformé en son contraire. Encore une fois, voilà l’écosystème menacé.

Car hormis l’abeille, c’est toute la chaîne complémentaire qui relie l’animal au végétal qui se trouve déréglée. Pas d’abeilles = pas de pollinisation = disparition de certaines espèces végétales = disparition de certaines espèces animales…

Les abeilles sont elles menacées de disparition ?


 
Yves Leconte, directeur de recherches à l'INRA : ''C'est l'activité humaine qui menace les abeilles...''
Malformations, troubles du système nerveux, désorientation, troubles du comportement, les abeilles présentent toutes sortes de symptômes qui révèlent un état de santé fragile. Certaines abeilles ne retrouvent pas leur ruche. D’autres en sont refoulées parce que non reconnues par le reste du groupe. C'est le constat de différentes études menées par l'INRA depuis une dizaine d'années.

Quelle part de responsabilité aux insecticides ?


 
Franck Aletru, Président du syndicat des apiculteurs de Vendée :
''Une industrialisation mal controlée, des produits chimiques nouveaux, les causes sont complexes...''
Les insecticides nouvelle génération sont accusés de provoquer la mort des abeilles. L’imidaclopride et le fipronil, sensés uniquement protéger la plante, seraient aussi ingérés par les abeilles. Mais les effets nocifs de ces insecticides ne se limiteraient pas aux seules abeilles. Selon certains experts de l’Inra (Institut national de la recherche en agronomie), leurs molécules présentent des dangers multiples pas encore assez évalués. Les molécules employées, ne seraient pas sans effet sur l’homme.

 
Yves Leconte: “L'écosystème des abeilles a été perturbé par l'agro-industrie...“
Parmi eux, un neurotoxique, le Régent, produit par la firme BASF, est particulièrement dénoncé par les apiculteurs. La vente du Régent a été suspendue. L’insecticide est soupçonné de décimer les abeilles. Par ailleurs un autre produit, le Gaucho sur maïs, fabriqué par Bayer, et également mis en cause, a été un peu plus tard retiré du commerce.

Pourtant la nocivité de ces molécules n’est pas établie de manière absolue. Des expertises ont donné des résultats contradictoires. Ainsi d’autres recherches menées par l’Inra présentent des résultats moins catégoriques. Les fabricants rejettent, eux, toute responsabilité.

Un problème mondial aux multiples causes…

En trente ans, des pathologies multiples ont touché les abeilles et se sont répandues à la surface du globe. La complexité des causes et la multiplication des facteurs rend les diagnostics difficiles. Ainsi les importations d’espèces ont simultanément importé des pathologies inconnues.

 
Yves Leconte : ''L'abeille n'a pas qu'une maladie...''
Dans le sud de l’Inde, dans l’Etat de Karnataka, jadis important producteur de miel, jusqu’à 90% des colonies d’abeilles indigènes avaient été détruites au début des années 90 par un virus importé. Le préjudice économique était considérable. Seul un programme complexe de la FAO, comprenant une aide économique et une formation des éleveurs, permet de reconstruire les populations.

 
Franck Aletru : “Les pathologies ont une traçabilité qui suit le mauvais usage des nouvelles molécules...“
Au Québec, dans la région de Rimouski, les populations ont aussi été décimées par des agents parasitaires inconnus.

En Irak, ce sont les effets toxiques de la guerre du Golfe (fumées dues aux incendies des puits de pétrole) qui ont détruit 90% des colonies apicoles.

Il ne s’agit donc ni d’un problème spécifiquement français, ni même ne touchant que les pays pratiquant une agriculture avec usage massif de produits chimiques. Reste malgré tout à quantifier les parts de responsabilité en fonction des différents facteurs en jeu, mais là aucune étude scientifique ne semble en mesure de répondre précisément…

Disparition des abeilles : quelles conséquences pour l’écosystème ?





 
Yves Leconte : ''La disparition des abeilles aurait des effets dramatiques sur l'écosystème...''
Les abeilles sont autant productrices de miel qu’elles sont indispensables à la pollinisation des fleurs et des plantes. En effet les abeilles constituent un élément dans la chaîne interactive des écosystèmes. Le rôle de l’abeille est très important dans les divers cycles de la vie des diverses espèces. Pas d’abeilles, pas de miel mais surtout non reproduction et disparition de certaines espèces végétales, donc disparition de certaines espèces animales.

« Si l’abeille venait à disparaître, l’homme n’aurait plus
que quelques années à vivre
», prophétisait Einstein…

Franck Aletru : “La phrase d’Einstein est une caricature mais elle est proche de la vérité...'' : « Si l’abeille venait à disparaître, l’homme n’aurait plus que quelques années à vivre », prophétisait Einstein…
 
Franck Aletru : “La phrase d’Einstein est une caricature mais elle est proche de la vérité...''

L’abeille fait partie du patrimoine de la culture humaine…

Apparue sur la Terre il y a 80 millions d’années, l’abeille a accompagné les pérégrinations humaines. Déjà sur des peintures rupestres, on peut voir des hommes récoltant le miel… Sur les hiéroglyphes comme sur les représentations de la Mésopotamie antique autant que celles de la Chine des premiers siècles de notre ère, la récolte du miel est illustrée. La terre promise est celle où coulent le lait et le miel. Le produit de l’abeille fait bien figure de première douceur pour une humanité balbutiante et souffrante. À l’évidence, en ce début de XXI° siècle, l’homme ne peut toujours pas se passer de l’abeille…

Jacques Tarnero

 
 
synthese
Environnement

Sauvons les abeilles

Un mal mystérieux, le syndrome d'effondrement des colonies, tue les abeilles, des insectes qui sont essentiels à la pollinisation des cultures de fruits et de légumes.
Diana Cox-Foster et Dennis vanEngelsdorp
A ux États-Unis, Dave Hackenberg gagne sa vie en transportant par camion ses ruches d'abeilles, de champ en champ, pour polliniser diverses cultures – on parle de transhumance –, celles de melons en Floride, les pommiers de Pennsylvanie, les cultures de myrtilles du Maine et celles des amandes en Californie. En France aussi, beaucoup de professionnels transhument leurs ruches selon les cultures à polliniser.
À l'automne 2006, D. Hackenberg émigre avec sa famille et ses abeilles de sa résidence d'été en Pennsylvanie à sa résidence d'hiver en Floride, comme il le fait chaque année depuis 42 ans. Quand il vérifie ses colonies, il constate qu'elles « débordent » d'abeilles.
Une ville fantôme
Mais lorsqu'il revient un mois plus tard, de nombreuses colonies ont perdu un grand nombre d'ouvrières, et seules de jeunes ouvrières et la reine semblent en bonne santé. Plus de la moitié des 3 000 ruches sont désertes. Mais il ne découvre aucun cadavre d'abeille. Il nous a alors contactés et nous avons aussitôt constitué une équipe de travail interdisciplinaire ; en décem­bre 2006, nous avons décrit ce phénomène, puis nous l'avons nommé « syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles ». Au printemps suivant, seules 800 de ses 3 000 colonies avaient survécu.
D. Hackenberg n'est pas la seule victime (voir la figure 2). Au printemps 2007, nous avons montré qu'un quart des apiculteurs des États-Unis ont souffert de pertes semblables et que plus de 30 pour cent de toutes les colonies ont disparu. L'hiver suivant, l'hécatombe reprit et s'étendit, frappant 36 pour cent des apiculteurs américains. On rapporta des pertes importantes en Australie, au Brésil, au Canada, en Chine, en Europe et dans d'autres régions du monde. On ne dispose pas de données plus récentes, mais certains apiculteurs disent qu'ils ont aussi vu leurs colonies se dépeupler l'hiver dernier....






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