CANCUN : UNE MARCHE TRES HAUTE À FRANCHIR Loïc Chauveau et Dominique Martin Ferrari
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LA LETTRE DE GAIA NETWORK
29 novembre 2010
COP 16 / Cancun | |||||||
VIDEOS Prise de parole des acteurs : | La conférence de Cancun se déroulera en trois temps : - 29 Novembre au 7 Décembre : session technique, groupes de travail sur l’action coopérative à long terme et sur les nouveaux engagements des pays industrialisés - 29 Novembre au 4 Décembre : session technique des négociateurs officiels sur la COP 16, convention climat et sur la 6ème réunion des Parties du Protocole de Kyoto - 7 au 10 Décembre : segment purement ministériel | ||||||
Brice Lalonde, l’après Copenhague Voir la vidéo
| Une comptabilité implacable : Les négociateurs sont partis de Copenhague en décembre dernier avec un accord tenant sur deux chiffres et une seule feuille. La Communauté Internationale s’est engagée à éviter que la température mondiale n’augmente de 2°C au cours du prochain siècle. Pour cela, en 2020, les émissions annuelles ne devront pas dépasser 44 milliards de tonnes eqCO2. Dans les semaines qui ont suivi Copenhague, chaque Etat a fourni à la Convention Climat des Nations Unies ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre à l’horizon 2020. On en connaît aujourd’hui approximativement la somme, car nombre de gouvernements ont donné des fourchettes de réduction comme l’Union Européenne, qui hésite entre -20 et -30%, même si le Parlement Européen a voté une résolution de réduction à 30%. Si tous les Etats atteignent leur objectif, si les règles de comptage sont sérieuses et vérifiables et si les transferts de technologie permettent bien d’éviter l’utilisation d’énergie fossile, le monde émettra, en 2020, 49 milliards de tonnes eqCO2, et si cela se passe mal, nous en serons à 53 milliards de tonnes, soit 9 milliards de tonnes en trop par rapport au 44 milliards nécessaires pour limiter l'augmentation de la température à 2°C! En 2009, 48 milliards de tonnes ont été émises, soit 4 milliards de trop. L’effort reste à porter sur ces 4 milliards de trop/an d’ici 2020. Donc, les engagements annoncés à Copenhague sont insuffisants, seul 60% de l’objectif est atteint. Il faut donc faire un effort à Cancun sur les engagements. | ||||||
Brice Lalonde : - les financements (voir la vidéo) - l’Afrique en mouvement (voir la vidéo) | Un contexte peu favorable Le contexte international n’est pas favorable à un accord à Cancun. La crise économique a révélé les antagonismes entre grands modèles de développement américains et chinois. Les plans de relance s’épuisent et débouchent sur une guerre des changes de monnaie pour favoriser leur économie respective. Sur le plan politique, aux Etats-Unis, les élections de mi-mandat ont apporté au Sénat une majorité conservatrice dont une grande partie doute même de l’existence du réchauffement climatique. L’heure est à la sauvegarde de l’emploi des Américains, quelqu’en soit le coût environnemental. Une «loi climat» n’est plus envisageable. L’administration Obama n’a plus à sa disposition que le dispositif réglementaire via son Environmental public agency (EPA) (voir vidéo Brice Lalonde). Il y a peu de chance que le deuxième émetteur au monde réussisse son engagement de réduire de 17% ses émissions en 2020 par rapport à 2005. La Chine fait, elle, de gros efforts pour réduire ses émissions. Les usines les plus polluantes sont fermées autoritairement et la production et l’installation d’éoliennes et de panneaux solaires se fait à marche forcée. Mais les Chinois continuent de sous-évaluer leur monnaie, ce qui leur permet d’exporter dans le monde entier éoliennes et panneaux photovoltaïques. Une «tricherie » monétaire qui excède de plus en plus ses partenaires et en premier lieu les Américains. Ainsi, le secteur de l’acier d’Amérique du Nord envisage de porter plainte devant l’OMC contre la Chine qui subventionnerait ses aciéries pour produire… des éoliennes. Le bras de fer entre Chine et USA éclipse l’ensemble des relations internationales en jeu à Cancun. Dans ce contexte, le vote récent du Parlement Européen qui adopte l’objectif de 30% de réduction d’ici 2020 fait figure d’acte volontariste. L’Europe n’a pourtant pas obtenu de réponses aux conditions qu’elle posait, à savoir l’existence d’un accord multilatéral juridiquement contraignant et un système de comparaison entre les économies majeures pour bien quantifier les efforts des pays développés. Les bénéfices possibles induits par la réduction des gaz à effet de serre semblent avoir pesé. L’Europe peut gagner sa sécurité énergétique, une avance technologique, des emplois.
Un affrontement nord/sud en mutation
Cet affrontement Nord/Sud est de moins en moins pertinent dans la mesure où les différences de développement entre pays sont de plus en plus importantes. Les pays les plus avancés que sont le Brésil, l’Afrique du Sud, la Chine et l’Inde (BASIC) se réunissent désormais régulièrement pour porter des revendications nouvelles pour des pays aux secteurs économiques puissants.
Les pays les moins avancés sont présents comme observateurs à ces réunions, mais il y a bien désormais des différences d’intérêt du BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine) au sein du G77. Cette nouvelle donne a incité les états Africains à ne plus parler que d’une seule voix et à se rapprocher de l’Europe. | ||||||
Brice Lalonde: Suivi du protocole de Kyoto et réorientations voir la vidéo | Le protocole de Kyoto en danger ? Le protocole de Kyoto reste un texte cadre juridique accepté par la communauté internationale qui se prolongera au delà du 1er janvier 2013. Ce qui s’achèvera, c’est la première période d’engagement des réductions de gaz à effet de serre imposée aux pays les plus riches, principalement membres de l’OCDE, or d’ores et déjà le Canada et le Japon renâclent. Les outils comme les mécanismes de développement propre (MDP) ou le marché carbone vont perdurer. Ce sont donc les objectifs fermes de réduction qu’il conviendra de renouveler et sans doute à étendre aux pays émergents. A Copenhague, l’Inde et le Brésil ont été à deux doigts de s’engager. Les juristes s’écharpent aujourd’hui sur les conséquences d’un non renouvellement de cet encadrement, sans vraiment conclure. La discussion est ouverte.
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Alors, qu’attendre de Cancun ? Des décisions techniques. Les négociateurs vont discuter de l’encadrement juridique des aides à l’adaptation et aux transferts de technologie. On va rechercher des progrès dans la gouvernance des mécanismes financiers et notamment dans les fonds destinés à la déforestation évitée.
La mesure et la vérification des comptes d’émission pose problème. C’est une question cruciale pour les pays riches qui veulent être certains que les sommes dégagées et les technologies vertes remplissent bien leur mission consistant à éviter la consommation d’énergies fossiles. | |||||||
Brice Lalonde : La prise de conscience des collectivités voir la vidéo
Brice Lalonde :
| Les grandes questions politiques Cancun doit normalement décider de l’utilisation des financements précoces prévus jusqu’en 2012. Les pays développés devront confirmer qu’ils ont bien les 30 milliards de dollars promis à Copenhague. Les modalités d’engagement et de gestion des financements à long terme sont aussi sur la table.
La seconde période d’engagement du protocole de Kyoto ?
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INFOS PRATIQUES : A Cancun : - Brice Lalonde, ambassadeur du climat, délégation française : diplomatie.gouv.fr - Ministère de l’environnement - Corinne Lepage, membre de la délégation française du Parlement Européen. Cap 21 - Yannick Jadot, membre de la délégation française du Parlement européen | |||||||
Premières infos, ouverture du Lundi 29/10 Le site officiel de la Cop 16 : Voir Coordination Sud : voir le site Le Point : Conférence internationale à Cancun sur le climat de la planète. Voir Courrier International : les ratés d'un processus desséché. Voir | |||||||
EN SAVOIR PLUS - Dossier d’expertise de Pierre Radanne - Site du Ministère de l’environnement : developpement-durable.gouv.fr - Afd.fr - ffem.fr - faststartfinance.org - ademe.fr | |||||||
EN MARGE L’ecogeste mexicain : L’organisation du sommet de Cancun a adressé une curieuse demande aux membres des délégations : obéir à un code vestimentaire. Les hommes sont invités à laisser tomber la cravate tandis que les femmes devraient adopter les jupes traditionnelles mexicaines et les chemises en coton. On peut soupçonner le gouvernement mexicain de vouloir privilégier le textile local. Mais ce n’est pas le seul but. Il s’agit en effet d’imposer des vêtements légers afin de réduire les besoins en climatisation, et donc la consommation énergétique. Sauvegarde du climat oblige ! | |||||||
"La Nuit du Climat" Voir le bon de commande Un coffret de 7 DVD et un livret pour mieux comprendre le sommet de Copenhague et les enjeux de Cancun : - Prix de vente aux particuliers : 50 euros (paiement par chèque), - Prix de vente aux collectivités et soutiens : 250 euros (paiement par chèque ou par virement) Prix négociés pour commandes en nombre ONG, CE, médiathèques, vidéothèques... avec droits de diffusion et d’usage dans le cadre de débats publics ou privés - Commande : admin@gaia-network.com, ou 06 82 83 11 44 |