Nettoyage de printemps la aussi soyons écolos

Publié le par evergreenstate

Le "ménage propre" selon Raffa


Pour faire le ménage chez elle, Raffa, une militante écologiste de la première heure, parvient à se passer des produits chimiques. Diffusées sur Internet via un blog, ses techniques et recettes à base d’ingrédients naturels ont fait leur preuve. Retour sur une expérience vécue comme une délivrance.



Vinaigre d’alcool, carbonate de soude, savon noir, huiles essentielles... Chez Raffa, le contenu des placards réservés aux produits d’entretien est pour le moins insolite. Et pour cause ! Pour nettoyer et entretenir sa maison, cette militante écologiste, biologiste de formation, a fait le choix de ne plus du tout employer de produits chimiques. Interviewée par Maison à part, elle explique : "les produits d’entretien classiques contiennent une quantité de substances toxiques, en particulier volatiles, qui se retrouvent dans l’air de nos habitations, puis s’accumulent dans nos organismes".

A la place, elle utilise des ingrédients naturels dont elle a appris à connaître toutes les propriétés : le jus de citron pour désodoriser, le marc de café pour raviver le cuir, le sel pour enlever les tâches et même des épluchures de pommes de terre pour entretenir l’argenterie. "Je me suis inspirée de la composition des produits d’entretien écologiques commerciaux et de techniques de ménage employées au début du XXe siècle pour concocter mes propres recettes" raconte-t-elle. Une expérience et des connaissances dont elle fait d’ailleurs profiter le public depuis 2005 à travers un blog qui rencontre, aujourd’hui encore, un vif succès.

Simples et efficaces

"Beaucoup de gens, après avoir testé les recettes, sont venus y témoigner", indique Raffa. Un succès qui, selon elle, s’explique avant tout par la simplicité des recettes proposées : "la plupart des produits se fabriquent au moment de l’utilisation en moins d’une minute et ceux qui se fabriquent à l’avance prennent tout au plus quelques minutes à préparer pour une efficacité qui dure plusieurs semaines". Mais les internautes ont su y trouver d’autres avantages, en particulier financiers. "A condition de ne pas simplement remplacer les produits classiques par des produits écologiques, mais bien de revenir à des produits de base très simples, comme le vinaigre ou le bicarbonate, le ménage écolo fait faire des économies plus que substantielles sur l’année", acquiesce Raffa.

Et dans la catégorie "simple et efficace", les internautes plébiscitent le "désinfectant multi-usages", un savant mélange d’eau, de bicarbonate de soude, de vinaigre blanc et d’huiles essentielles. "Depuis que je l’ai fabriqué, je ne peux plus m’en passer !", avoue l’un d’entre eux sur le blog.

Du blog au livret...

Mais l’aventure ne s’arrête pas là ! Fin 2005, devant l’engouement suscité par son site, Raffa, dont le prénom est d’ailleurs un pseudonyme, lance un appel à ses lecteurs pour l’aider à compiler ses recettes dans un livret. "Le Grand Ménage s’adresse à des personnes qui aimeraient vivre dans un environnement plus sain, mais qui ne savent pas trop par quoi ou comment remplacer les produits d’entretien classiques et ne veulent pas que cela leur coûte plus cher", indique-t-elle.

Mis gratuitement à la disposition des internautes, l’ouvrage, dont le contenu sera repris quelques mois plus tard dans un livre, rencontre lui-aussi un vif succès. Une nouvelle vague de témoignages élogieux est laissée sur le blog : "j’ai concocté tes recettes et franchement, je ne reviendrais pas en arrière", témoigne un internaute. "Le Grand Ménage est devenu mon livre de chevet !", ajoute-t-il. Quelques lignes plus bas, une autre se félicite d’avoir trouvé "toutes les réponses aux questions qu’elle se posait sur le ménage propre" et annonce même avoir imprimé le livret pour le donner à ses deux filles et à sa belle fille. Et même si, comme elle l’accorde, "tout n’est pas parfait sur le plan environnemental", Raffa est fière d’avoir contribué, à son échelle, à réduire notre empreinte écologique sur la planète.

Pour accéder au blog de Raffa, cliquez
ici.



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Blog de Raffa  
www.raffa.grandmenage.info ©
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Editions Solifor - le Grand Ménage  
Editions Solifor ©


Le Grand Ménage - Editions Soliflor

Mes recettes pour une maison propre naturellement

Auteur : Raffa

Prix public indicatif : 15 €

Renseignements :
www.soliflor.be












Vers des produits ménagers plus "écolos" ?

D’après une étude Crédoc - Ecover publiée le 9 avril, chaque Français utilise en moyenne 80 kg de produits ménagers par an. La fréquence d’utilisation est considérable : au moins quatre produits en usage quasi-quotidien pour plus de ¾ d’entre eux. Pourtant, 77% des français estiment que cet usage peut avoir des incidences sur leur santé ! Yannick Louis Martin, médecin et consultant en santé environnementale, parle des risques et effets des polluants liés à notre environnement. Explications.



MAP : Que faut-il faire pour avoir un intérieur sain ?

Dr Yannick Louis Martin : Aérer ! Et aérer encore. Le mieux est de le faire très tôt à partir de 5h du matin ! Le soir est à éviter à cause de la pollution causée par les activités humaines (voitures, industries...). Il faut également savoir nettoyer pour faire sortir la pollution intérieure. Pour cela, il faut sélectionner les produits ou substances qui rentrent dans la maison, au bureau, dans la voiture ... De plus, le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) est en train de labéliser les produits et matériaux utilisés dans la construction.

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La Bel'Lande Vert ©
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portrait Yannick Louis Martin  
Yannick Louis Martin ©


MAP : Mais comment choisissez-vous un produit d’entretien ?


Dr Y L Martin
: Même si l’on ne connaît ni la composition chimique des produits ménagers, ni les effets causés, je préfère choisir un produit d’entretien composé d’ingrédients de source entièrement végétale ou minérale, qui privilégie le respect de l’environnement plutôt que ceux issus de l’industrie pétrochimique. Je choisis les produits les moins imprécis, et j’évite ceux à la composition chimique inconnue, suspecte, ou pire, contenant des "substances préoccupantes". Par exemple, je prends un produit à base de cire d’abeille plutôt que de la cire chimique.

MAP : Existe t-il des labels crédibles ?


Dr Y L Martin : Aujourd’hui, il n’existe pas de label émanant d’une autorité indépendante, telle que la certification ISO. Il existe cependant l’écolabel qui est particulièrement discuté et contesté en ce moment. En effet, l’écolabel, qui regroupe de nombreux professionnels, définit les critères de ce label. Comment décider des critères d’un label si l’on ne connaît pas la composition des produits et ses effets ? Tout reste encore à construire.

MAP : Est-ce qu’un produit "bio" est "écolo" ?

Dr Y L Martin
: Ceci est un problème de terminologie et de compréhension populaire. Aujourd’hui, on ne peut pas dire qu’un produit est naturel. On choisit : "respectueux de l’environnement". Par exemple, un fabricant peut mettre de nombreuses substances chimiques dans son produit et développer un packaging vert, la perception du consommateur sera faussée ! D’où le désarroi des consommateurs !

MAP : Pourquoi ne pas obliger les industriels à inscrire sur l’étiquette la composition de leurs produits ?


Dr Y L Martin : Il est vrai, qu’aujourd’hui, rien ne force un industriel à mettre la composition exacte de ses produits, ni spécifiquement les substances dangereuses. Il faut comprendre que ce sont leurs secrets de fabrication. Si on les obligeait, n’importe qui pourrait ensuite se lancer dans la production du produit. Par ailleurs, beaucoup d’industriels font de la composition chimique en faisant des mélanges et ne savent pas eux-mêmes la composition exacte du produit !



La pollution intérieure, une préoccupation actuelle majeure.

MAP : Aujourd’hui, quels sont les risques des polluants liés à notre environnement ?

Dr Y L Martin : Il existe une large part d’inconnu. Aujourd’hui plus de 100.000 substances chimiques sont fabriquées dans le monde. Leur nombre augmente encore. De nombreuses études sont en cours, notamment aux Etats-Unis. De plus, en France, l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) a été créé, en 2001, afin de mieux connaitre la pollution intérieure, ses origines et ses dangers. Cet organisme a pour objectif de mettre au point des recommandations dans le domaine du bâtiment pour améliorer la qualité de l’air intérieur. D’après l’OMS, l’air intérieur est deux à cinq fois plus pollué que l’air extérieur. En effet, les polluants s’accumulent et se concentrent à l’intérieur des bâtiments. Pourtant, on passe plus de 90% de notre temps à l’intérieur des bâtiments du domicile et du lieu de travail !

MAP : Quelles sont les substances dangereuses ? D’où proviennent-elles ?

Dr Y L Martin : D’innombrables substances chimiques sont fabriquées, utilisées et dispersées dans le monde sans précautions sanitaires. On commence seulement à étudier l’effet de ces substances sur l’Homme et l’Environnement. A titre d’exemple, les médecins savent que si on prend plus de trois ou quatre médicaments à la fois, on s’expose à des incompatibilités. Alors, si on est exposé à des centaines, voire des milliers de substances chimiques présentes en même temps autour de soi, que se passe-t-il ?

Les sources de polluants les plus dangereux sont les matériaux de construction et de décoration, et spécialement, le Formaldéhyde qui est cancérigène. Les produits de nettoyage comme les détergents, les solvants, les gaz propulseurs des bombes aérosol, les produits chlorés et ses dérivés sont également à éviter. De même, il faut faire attention aux activités de combustion (cuisine, chauffage, voitures...) qui causent environ 300 morts par an en France à cause du monoxyde de carbone.

MAP : Quels sont les effets de ces substances nocives dans nos corps ?

Dr Y L Martin : De nombreuses substances sont peu ou pas biodégradables. Une fois entrées dans le corps, elles s’éliminent très lentement et s’y accumulent. C’est le cas des dioxines, d’insecticides comme le DDT, de métaux lourds, des fibres de l’amiante, de produits radioactifs... Cela signifie qu’une fois dans nos corps, ces substances y restent des années et ont tout le temps d’y créer des troubles. Les produits irritants, que je viens de vous citer, favorisent la survenue de l’asthme, d’allergies ou de troubles respiratoires. Et l’on sait que 13.000 personnes meurent de l’asthme chaque année en France.

Le choix des produits qui rentrent dans le domicile est donc fondamental, notamment pour la santé des plus jeunes et des personnes fragiles !

MAP : Où en sont les contrôles ?

Dr Y L Martin : En Union Européenne, les règlementations issues de REACH (ndlr : enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques) datent de 2006 et ne prendront leurs pleins effets que dans les dix ou quinze ans à venir. On considère déjà que 1.500 à 2.000 substances sont "extrêmement préoccupantes" car CMR (Cancérigène, mutagènes ou reprotoxiques [ndlr : toxiques pour la reproduction en particulier, pouvant entraîner la stérilité]),




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