Faire entrer Allègre au gouvernement, c’est un oxymore; comme si on lançait un programme d’agriculture bio à Tchernobyl " C Lepage

Publié le par evergreenstate

Faire entrer Allègre au gouvernement, c’est un oxymore; comme si on lançait un programme d’agriculture bio à Tchernobyl " C lepage

22 mai 2009

180110_allegre.1242978668.jpgLe sémillant Allègre répète à qui veut l’entendre que le réchauffement climatique est une invention de scientifiques, une théorie tordue qu’ils imposent de façon totalitaire. Et pour cela, il a une preuve irréfutable : à tous ceux qui l’interrogent là-dessus, il répond : “Vous sortez en short ?” En effet, que répondre à cet imparable argument scientifique ? La fonte des glaciers, des banquises, le permafrost* qui dégèle, libérant des troupeaux de mammouths congelés depuis des millénaires, la submersion des deltas et des polders, le recul des côtes, le risque de disparition du Gulf Stream, les menaces sur le Bangladesh, les Pays-Bas et même la Camargue : billevesées !
Quant à nous, nous sortons certes en robe ou en pantalons, en tenue de ville, pour tout dire, mais n’en pensons pas moins que l’argumentation allégrienne est plutôt… short*.

* Permafrost : on appelle ainsi les sols gelés en permanence des régions septentrionales (terme anglo-saxon). On dit aussi merzlota (terme russe). On voit bien qu’Allègre n’a jamais mis les pieds dans la merzlota.
* Pardon pour cet anglicisme.


http://correcteurs.blog.lemonde.fr/2009/05/22/le-short-de-claude-allegre/


Claude Allègre fait peur au climatologue Jouzel
http://www.liberation.fr/politiques/010129351-claude-allegre-fait-peur-au-climatologue-jouzel

Jean Jouzel, membre du Groupe international d'experts sur le climat (Giec), redoute la nomination au gouvernement de l'ancien ministre, qui nie le réchauffement de la planète.

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AFP

"On ne peut pas avoir un ministre qui nie la réalité du changement climatique, qui nie les résultats de toute une communauté scientifique", a déclaré le climatologue français Jean Jouzel, membre du Groupe international d'experts sur le climat (Giec), à l'AFP.
Médaille d'or du CNRS, comme Claude Allègre, Jean Jouzel est membre du bureau (l'exécutif) du Giec, couronné par le prix Nobel de la paix 2007 avec l'ex-vice président américain Al Gore. Jean Jouzel a aussi été étroitement associé au Grenelle de l'environnement dont il co-présidait le groupe de travail sur la lutte contre le réchauffement de la planète.

Dans son volumineux rapport publié en 2007, le Giec a estimé qu'au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre, la température moyenne du globe pourrait gagner 2 à 4°C d'ici 2100, provoquant une série de dérèglements aux conséquences désastreuses.

Lors de l'annonce du prix, Claude Allègre avait déclaré à l'AFP que "la climatologie n'existe pas" comme discipline scientifique, qu'"on ne peut pas prévoir" le réchauffement climatique et que le prix Nobel est "un truc politique (qui) ne veut rien dire".

Dimanche, le président Sarkozy a de nouveau mentionné le nom de Claude Allègre, ancien ministre socialiste, comme "un homme avec qui (il) aimerai(t) un jour travailler", "un grand scientifique" qui "veut changer les choses".


UNE TRIBUNE DE CORINNE LEPAGE
L’arrivée annoncée de Claude Allègre au gouvernement traduit en l’amplifiant et en le transformant la politique dite d’ouverture menée par le Président Sarkozy.
En imaginant seulement faire appel à Claude Allègre qui illustre en France le négationnisme écologique et le scientisme élevé au rang d’une religion, le faisant ainsi cohabiter avec Jean Louis Borloo, le Président pratique à l’échelle gouvernementale la politique de l’oxymore ; il s’agit en fait de réunir des contraires au sein de la même formule pour lui faire perdre toute signification.
En général, c’est une locution, qui permet aussi de prétendre à une forme de synthèse alors qu’il s’agit d’un non sens. Ici il s’agit ici d’un acte et non d’une parole.
En effet, cette arrivée traduit en fait la mort du Grenelle déjà mal en point dans les faits, même si Grenelle 1 était voté en juin. Tous les choix, à commencer par le tout nucléaire, dont Allègre est un des grands thuriféraires, en témoignent.
Afficher Grenelle et Allègre, c’est vouloir faire coexister Tchernobyl et l’agriculture biologique, santé et produit cancérigène, Galilée et Lyssenko, c’est aussi illustrer le peu de cas qui est fait de la personnalité et de la politique des ministres qui, de toutes façons, ne sont là que pour le casting et l’application d’ une seule politique et une seule stratégie, celle de Nicolas Sarkozy, qu’il s’agisse de la politique officielle ou du projet réel et souverain. Il traduit également une forme de mépris pour ces personnalités, ramenées au rang de "prise de guerre" et pour l’UMP, de fait considérée comme incapable d’être un creuset suffisant pour le gouvernement.
Dans ces conditions, le choix fait par quelques personnalités de gauche ou même du Modem, (à moindre mesure si elles ont un passé de droite marqué), de rejoindre le gouvernement est d’autant plus grave. Il illustre à la fois la crise de la conviction en politique qui explique évidemment aussi la désaffection des citoyens et la crise profonde du modèle actuel des partis politiques.
Comment en effet les Français pourraient-ils croire les discours politiques, les projets, les promesses lorsque des responsables de haut niveau changent de camp et de lignes politiques dans un seul objectif : satisfaire leur égo.
Ce comportement fait évidemment douter de l’engagement et a fortiori de la conviction des hommes et femmes politiques en général et pas seulement des quelques uns qui cèdent à la tentation et éprouvent le besoin pour se justifier et essayer de se déculpabiliser de dénigrer leurs anciens amis.
Dès lors, c’est le rôle même des partis politiques traditionnels dans la France de 2009 qui est en cause. Ayant perdu en réalité toute capacité à imaginer des projets de société et à rendre possible ce que la pensée unique prétend ne pas l’être, les partis politiques se sont transformés en machine de prise de pouvoir à tous les niveaux. Dès lors qu’il ne s’agit que de cela, à la limite peu importe pour quoi faire et avec qui le faire.
La reconquête et la refondation de la République ne pourront se faire que pour autant que le projet politique redeviendra la priorité. Mais tel n’est évidemment pas l’objectif de l’hôte de l’Elysée, qui est de réduire la capacité de proposition d’une alternative gouvernementale. La déconsidération des formations auxquelles appartiennent les ralliés potentiels fait partie de ce projet.
Dès lors, le seul choix est évidemment celui du refus de collaboration au sein du gouvernement de tous les responsables d’opposition- hors bien sur un gouvernement d’union nationale qui définirait sa propre politique, et de la remise en cause de la responsabilité morale de ceux qui ne s’y plieraient pas.
Ainsi, l’image de mercenaire, évoquée par Claude Goasguen deviendrait la seule possible pour ceux qui auraient fait le choix inverse, inversant le sens même de la communication élyséenne. Le non sens de ces nominations apparaîtraient pour ce qu’elles sont, une expression additionnelle et d’un hyperprésidentialisme, traduisant un affaiblissement supplémentaire de la fonction ministérielle dans sa qualité comme dans sa capacité.

Corinne Lepage, Vice Présidente du Modem, Présidente de CAP21



NOUVELOBS.COM | 23.05.2009 | 15:37

Yannick Jadot, tête de liste d'Europe Ecologie, juge qu'une entrée de l'ex-ministre au gouvernement serait "une Bérézina écologique". La droite n'est pas plus tendre : ce serait "de la folie", pour François Goulard.

L'ex-directeur des campagnes de Greenpeace France Yannick Jadot (AFP)

 

L'ex-directeur des campagnes de Greenpeace France Yannick Jadot (AFP)

 

Yannick Jadot, une des têtes de listes d'Europe Ecologie conduites notamment par Daniel Cohn-Bendit, assure vendredi 22 mai qu'une entrée de l'ex-ministre PS Claude Allègre au gouvernement serait "la Bérézina écologique" du président Nicolas Sarkozy.
"Claude Allègre a longtemps nié les effets dramatiques de l'amiante sur la santé puis le réchauffement climatique", a déclaré à l'AFP le candidat aux Européennes. "Donc sa nomination au gouvernement constituerait une insulte aux écologistes. Après la faillite de la mise en oeuvre du Grenelle, ce serait la Bérézina écologique du président de la République", indique-t-il.
"Ce serait l'entrée du révisionnisme écologique au gouvernement", a insisté Yannick Jadot, un ancien directeur des campagnes de Greenpeace.

"anachronisme scientifique"

José Bové a pour sa part qualifié Claude Allègre d'"anachronisme scientifique" et estimé que son éventuelle nomination au gouvernement "serait un très mauvais signe pour l'écologie".
Une entrée de l'ex-ministre socialiste dans l'équipe Fillon serait "une très mauvaise nouvelle pour un président de la République qui a parlé d'écologie, même s'il n'a pas fait grand-chose dans ce domaine", a commenté José Bové, tête de liste d'Europe Ecologie dans le sud-ouest.
En campagne dans l'Aveyron, il a souligné que Claude Allègre était "l'une des seules personnes au monde qui dit qu'il n'y a pas de problème climatique et que l'homme n'est pas responsable" des rejets de CO2.
Il est "grenello-incompatible", juge de son côté Laurence Rossignol, secrétaire à l'environnement du PS.
A droite, on ne mâche pas non plus ses mots : "l'ouverture tend de plus en plus à se confondre avec des recrutements de mercenaires", ironise le député UMP Claude Goasguen. Ce serait "de la folie", tranche François Goulard, ex-ministre UMP de l'Enseignement supérieur. (Nouvelobs.com avec AFP)







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